La matière première
La tourbe est une matière organique fossile compactée depuis des milliers d'années. L'Écosse étant pourvue de nombreuses tourbières, on y utilise la tourbe depuis longtemps comme source d'énergie et comme combustible éprouvé pour la fabrication du whisky. Ainsi, la tourbe est taillée, mise à sécher et comprimée en briquettes que l'on fait brûler à chaleur élevée constante. En brûlant sous l'orge maltée, la tourbe s'assèche et impartit à la céréale cet inimitable goût de fumé. Plus l'exposition à la fumée est longue, plus le goût de tourbe sera intense.
Exposition à la fumée
Bien entendu, les nuances de fumée qui caractérisent le profil gustatif du whisky sont diverses. Les multiples procédés de fabrication, notamment la forme des alambics et les techniques de distillation, donnent lieu à différents goûts de fumé qui caractériseront le profil gustatif du whisky. En outre, l'influence du terroir et des éléments naturels, comme les embruns salés de la mer, joue un rôle sur les nuances prononcées du whisky, mettant en évidence les multiples tonalités de la tourbe.
Échelle d'intensité
Afin d'éclairer les néophytes, l'industrie du whisky a mis au point une échelle pour aider les amateurs à déterminer l'intensité du goût de fumé qu'ils préfèrent. La fumée de tourbe contient des produits chimiques appelés phénols. Une fois que le malt est sec, on le retire pour le brassage, puis on mesure le taux de phénols en particules par million (PPM). Le chiffre que l'on obtient indique l'intensité des notes tourbées à laquelle on peut s'attendre. Celle du Bruichladdich se situe entre 3 et 4 PPM, celle du Highland Park à 20 PPM, celle du Lagavulin entre 35 et 40 PPM et celle de l'Ardberg à 55 PPM. Laissez l'échelle vous guider, mais rappelez-vous que les dégustations comparatives constituent la meilleure façon d'apprécier les saveurs et nuances distinctives de chaque distillerie.
En savoir plus
La région d'Islay produit invariablement les scotchs les plus tourbeux. Véritable référence en la matière, on y retrouve les saveurs de tourbe distinctives qui ont forgé la réputation d'Islay auprès des inconditionnels. De célèbres whiskys, notamment le scotch Ardberg, sont élaborés sur l'île, y compris le Laphroaig, le Bowmore, le Lagavulin et bien d'autres encore. Une dégustation attentive permet de percevoir l'éventail complet de nuances fumées propres à chaque distillerie. À l'instar des amoureux du scotch, n'ayez pas peur de vous imprégner des diverses expressions qui s'offrent à vous.
Une semaine par an, cette distillerie des Highlands fait une entorse à sa traditionnelle gamme de whiskys non tourbeux pour élaborer son fameux Cù Bòcan. Il révèle des notes de caramel anglais, d'épices et de noix grillées relevées de douces nuances de fumée persistantes.
Un whisky d'Islay de ce calibre montre évidemment des nuances fumées, mais les notes plus fruitées imparties par un séjour dans d’anciens fûts de bourbon et d’anciens tonneaux de xérès lui confèrent encore plus de profondeur.
Les notes de tourbe de ce single malt du Speyside diffèrent largement des notes salées conférées par l'embrun qui caractérisent les whiskys plus classiques d'Islay. Celui que voici déploie en bouche des nuances de chêne, de tourbe et de fruits miellés.