Pour le consommateur avisé, 2023 est un millésime à acheter : les meilleures affaires se trouvent dans les meilleurs vins de la région. – Comité Vintages
Bordeaux primeur 2023 : nos impressions sur le millésime
En bref
Le millésime 2023 fascine à plusieurs points, car il se démarque complètement des millésimes récents, et pas seulement en raison de ce qui s’est passé dans les vignobles. Un assortiment complexe de facteurs environnementaux et commerciaux en a fait un millésime qui, tout en ayant présenté des défis, offre d’excellentes occasions d’achat aux œnophiles avertis.
Contrairement à la sécheresse de 2022 ou au gel de 2021, aucun événement météorologique particulier ne défini le millésime 2023. Le temps humide et les problèmes de mildiou qu’il a occasionnés ont posé des problèmes importants à certains producteurs, mais ils n’étaient pas suffisamment répandus pour caractériser le millésime. Pour ceux qui ont su bien gérer les pressions liées au mildiou, la taille de la récolte est saine. Si l’on ajoute à cela la conjoncture économique incertaine, la faiblesse de la demande mondiale et ce que l’on considère généralement comme un millésime inégal, nous nous attendons à des baisses de prix significatives comparativement aux 2022. Au moment d’écrire ces lignes, nous pouvons affirmer que la plupart des châteaux réduiront leurs prix de 15 à 25 %, voire davantage.
Aperçu du millésime 2023
Le millésime a commencé par un printemps humide, mais une interruption critique de la pluie à la fin de mai a fourni d’excellentes conditions pour la floraison et jeté les bases d’une récolte abondante. Cependant, le temps humide s’est poursuivi et les pressions liées au mildiou se sont maintenues jusqu’en juillet. Les méthodes de contrôle modernes ont permis de maintenir les baies en bon état, même si, pour certains producteurs, le mildiou a affecté les rendements.
L’été a été chaud, mais nuageux, avec un taux d’humidité élevé. Les vendanges de raisin blanc ont débuté à la fin du mois d’août et les vins sont très bons, avec une maturité satisfaisante et beaucoup d’acidité. Les vendanges de raisin rouge ont commencé au début de septembre, avec celles de merlot. Des pluies abondantes début septembre ont interrompu les vendanges jusqu’au milieu du mois. Le reste des vendanges s’est déroulé dans des conditions idéales, avec une longue période chaude et sèche qui s’est prolongée jusqu’à la mi-octobre. Alors que l’on annonçait de violents orages avant et pendant les vendanges, ils ne se sont jamais matérialisés et les producteurs qui ont choisi d’attendre ont été récompensés par des fruits qui ont atteint une maturité optimale et une grande intensité. Les vendanges se sont terminées à la mi-octobre et la qualité du raisin a montré qu’un automne chaud et sec peut sauver un été décevant, ce qui n’avait pas été le cas depuis longtemps dans le Bordelais.
En fin de compte, ce millésime est un millésime qui favorise les châteaux, en cela que les décisions des producteurs ont défini la qualité et le style des vins plus que les conditions météorologiques. Les pulvérisations au printemps ont été cruciales, et les producteurs ayant les bourses les mieux garnies, ou ceux qui ont fait preuve de la plus grande détermination dans le vignoble, ont le mieux réussi à limiter l’impact du mildiou. La récolte abondante devait être gérée avec doigté, en supprimant des raisins pour réduire intentionnellement les rendements et encourager le mûrissement du fruit restant. Il a fallu du courage pour parier sur la maturité physiologique potentielle et repousser les vendanges malgré les prévisions désastreuses. Ceux qui ont su prendre une telle décision ont produit des vins exceptionnels, mais les producteurs qui ont erré ont vu la qualité de leurs vins en souffrir considérablement.
D’une manière générale, les cabernets (sauvignon et franc) étaient en bonne posture pour profiter de l’automne chaud et sec, et les vins affichent une puissance et une maturité considérables. Avant tout, les grands terroirs ont produit des vins réussis, comme en témoigne le plateau de Pomerol à dominante de merlot, dont les vins figurent parmi les meilleurs du millésime.
Dans l’ensemble, les 2023 révèlent une corrélation entre les ressources financières d’un producteur (ou la détermination des vignerons à lutter contre le mildiou) et le succès de leurs vins. C’est pourquoi les meilleurs châteaux et les meilleurs terroirs ont certainement mieux réussi que les autres.
Lors de nos dégustations, nous avons souvent constaté que les vins d’un producteur donné ont soit fait bonne figure, soit souffert tous ensemble, ce qui reflète clairement les choix faits par les châteaux au cours de la saison. Les vins de Château Montrose, y compris le Château Tronquoy et son second vin La Dame, sont exceptionnels, tout comme les vins de Mouton, y compris d’Armailhac et Clerc Milon. Le Duhart-Milon 2023 de Lafite est aussi bon que tous les millésimes que nous avons goûtés. Sur le plateau de Pomerol, les vins qui ont le plus impressionné étaient La Conseillante et L’Eglise Clinet. Les vins de Lafleur étaient tous superbes, et le Grand Village offre un excellent rapport qualité-prix. Comme toujours, Christian Moueix a fait un excellent travail, en particulier avec Bélair-Monange, Latour à Pomerol et Hosanna.
Conclusion
Le millésime 2023 offre un contraste saisissant avec le 2022. En 2022, nous avons constaté une qualité constante dans toutes les régions et toutes les fourchettes de prix, mais nous avons également noté des hausses de prix, elles aussi constantes. En 2023, la qualité est plus variable, mais les prix, surtout dans le haut de gamme, baissent. Pour le consommateur avisé, 2023 est un millésime à acheter : les meilleures affaires se trouvent dans les meilleurs vins de la région. – Comité Vintages
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Paul Farrell, chef de catégorie, Vins européens, nous fait part de ses impressions sur le millésime 2022 des vins de Bordeaux.
« Au cours des dégustations de bordeaux primeur, j’ai eu l’occasion de parler avec des directeurs de châteaux, des vignerons et des négociants de tout le Bordelais, et un mot revenait avec insistance pour décrire le millésime 2022 : surprenant.
Les conditions jamais vues auparavant de sécheresse et de canicule ont marqué la saison de croissance 2022. Ce millésime se rapproche en cela de l’historique millésime 2003, mais sans les pics de chaleur extrême qui ont dépassé les 40 °C. Il semblerait que les vignes aient fait peu de cas de ces conditions. À la surprise générale, les vins de 2022 regorgent de notes de fruits mûrs et affichent un taux d’alcool plus élevé que ce que nous avons vu au cours de la dernière décennie, généralement entre 14 et 14,6 %, mais avec un pH bas. Le pH est un indicateur de l’acidité globale. Plus il est faible, plus l’acidité est élevée. Normalement, si l’année est chaude, l’acidité est faible, d’où notre grande surprise!
Comment le Bordelais a-t-il pu donner de tels vins dans un millésime chaud? Personne n’en est sûr. À mon avis, la théorie la plus crédible veut que 2022 ait connu des conditions de sécheresse pendant les mois de mars et d’avril, ce qui est unique pour la région de Bordeaux. Le printemps y est généralement humide, comme ce fut le cas en 2003. Ces conditions difficiles de début de saison ont fait que les vignes ont vécu une saison entière sans eau ou presque. Du débourrement à la floraison, en passant par la nouaison et la véraison, les vignes ont été constamment en situation de stress hydrique, s’efforçant de produire des raisins sains tout en préservant l’eau.
Plusieurs domaines ont photographié leurs vignobles à la fin du mois d’août, juste avant les vendanges, tout étonnés de voir à quel point les feuilles étaient vertes et les raisins en bon état. Malgré le soleil de plomb, aucune feuille séchée ni trace de brûlure n’étaient à signaler. Aussi étonnant soit-il, la vigne semblait au mieux de sa forme.
Depuis 2015, les étés chauds et secs se succèdent dans la région et les vignerons ont appris à faire avec. C’est une autre hypothèse. Il se peut aussi que les vignes s’adaptent à ces conditions extrêmes.
Quelles qu’en soient les raisons, le millésime 2022 a donné des vins exceptionnels dans toutes les appellations et dans toutes les gammes de prix.
Pour moi, les châteaux Les Carmes Haut-Brion, Canon et Pichon Lalande sortent du lot. Château Fonroque continue de tenir sa place et, après une excellente dégustation au Château L’Église-Clinet, nous avons ajouté à notre sélection le Château Montlandrie et le Château Les Cruzelles, tous deux offrant un excellent rapport qualité-prix.
Sauf exception (quelques domaines ont mal choisi les dates de vendange ou ont privilégié l’extraction plutôt que de chercher à préserver la fraîcheur), la majorité des Bordeaux 2022 présentent un fruit mûr et généreux et beaucoup de fraîcheur, ainsi que des tanins mûrs et souples, tout en discrétion. Que demander de plus d’un échantillon tiré du fût? »
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