Intrépide, lucide et prodigieusement douée, la distillerie Bruichladdich a toujours tiré orgueil de son esprit rebelle et de sa libre pensée dans sa façon d'élaborer le scotch. Se conformer à la tradition n’est peut-être pas dans son ADN, mais elle y rend hommage à sa manière.
Bruichladdich a été fondée en 1881, mais l’histoire qui compte réellement est bien plus récente. Annonçant en fanfare sa présence dans le milieu du scotch vers le tournant du millénaire, elle établit clairement dès le départ qu’elle entend suivre sa propre voie en la personne de Jim McEwan, maître distillateur et directeur de la production.
La réputation d’Islay lui étant depuis longtemps familière vu sa longue carrière chez Bowmore, Jim McEwan avait sa propre conception du genre de whisky que sa distillerie allait produire. Il allait bousculer l’idée reçue que tous les whiskys d’Islay doivent exprimer à leur façon les saveurs tourbées. Le lancement du Classic Laddie annonce le goût qu’on associera à la distillerie : un whisky non tourbé. Ajoutons à cela une bouteille qu'il serait impossible de ne pas reconnaître – elle est bleu vert et ornée de grosses lettres blanches –, et il est évident que nous avons affaire à quelque chose de très différent.
L’idée n’est pas de rompre avec la tradition ni de faire un pied de nez aux coutumes. Jim McEwan et son équipe veulent tout simplement célébrer la crème des ingrédients locaux et des techniques vénérables. Le but ultime pour Bruichladdich a toujours été de rendre hommage à l’âme artisanale du scotch et de capter l’essence même des liens entre les ingrédients et la terre. La maison Bruichladdich dit même, sur son site Web, qu’elle veut montrer à ses fidèles le lien intime entre l’endroit, le temps, l’homme, l’histoire et la terre. En cela, Bruichladdich nous invite à faire une sorte de retour en arrière : elle nous rappelle ce qui devrait vraiment compter.
Les versions successives se sont avérées parfaitement aptes à capter le cœur de tourbe et la nature sauvage de cette île fouettée par le vent. Le Port Charlotte est un whisky très tourbé. L’Octomore, lui, sonde les plus grandes profondeurs des saveurs tourbées en lançant une offensive tous azimuts contre les papilles. Et voici que Bruichladdich exerce son talent à créer… un gin. Son gin The Botanist a aussi été très bien reçu.
La distillerie appartient aujourd’hui au géant des boissons Rémy Cointreau, qui a eu la sagesse de la laisser continuer à tracer sa propre voie. Bruichladdich reste une distillerie des Hébrides progressiste, dont le seul but est de créer une gamme de whiskys qui expriment pureté, intégrité et terroir.
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