Partez à la découverte de quatre régions vinicoles les plus fécondes de l'Ontario, de leurs cépages caractéristiques et des vineries qui font leur renommée, et explorez quelques endroits où vous pourrez vous arrêter en chemin pour casser la croûte.
C'est en 1975 que Donald Ziraldo et Karl Kaiser de la maison Inniskillin ont obtenu le premier permis de vinification de la province depuis 1929. Petit, intime et accueillant, le domaine a commencé à produire des vins de qualité supérieure à partir de cépages de type vinifera cultivés sur place, comme le riesling, le chardonnay et le gamay.
Par ailleurs, le domaine s'est illustré sur la scène internationale en 1991 lorsque son vin de glace a remporté le Grand prix d'honneur au salon Vinexpo de Bordeaux. Aujourd'hui, la région compte 39 établissements vinicoles, dont le domaine Château des Charmes (fondé en 1978, il s’agit de l’endroit où Paul Bosc, le propriétaire, a découvert le tout premier cépage de type vinfera, le gamay noir), ainsi que les maisons Hillebrand et Reif. Les vineries étaient auparavant considérées comme des attractions supplémentaires pour les visiteurs se rendant aux chutes Niagara ou au Festival Shaw. Aujourd’hui, ce sont des destinations à part entière, certaines présentant des éléments architecturaux modernes et élégants, d'autres abritant des restaurants gastronomiques, et la région reçoit environ 3,5 millions de touristes chaque année.
Bien que la douceur miellée, la vive acidité et les saveurs intenses de fruits tropicaux et de fruits à noyau se disputent la prééminence, l’équilibre est si irréprochable qu’aucun élément ne domine les autres. Polyvalent, ce vin de glace s’accorde avec une variété de plats, notamment le pâté de campagne, le fromage bleu vieilli, le poulet tandoori et même les desserts.
À la recherche d’un rouge léger pour accompagner un plateau de charcuteries ou une pizza au pepperoni? Ne cherchez plus : ce vin rappelle le caractère poivré
de la griotte et présente une acidité parfaitement dosée pour rehausser ce type de plats. Un vin intemporel qui plaît au plus grand nombre depuis que la famille Bosc a commencé à le produire dans les années 1970.
Oubliez le vin ou le théâtre; certains adeptes vont jusqu’à faire des heures de route pour déguster les irrésistibles gâteaux et pâtisseries en vente dans la jolie petite boutique de Catherine O’Donnell. Elle est une véritable artiste, et ses tartelettes au beurre sont les meilleures au monde.
Le chef Stephen Treadwell a ouvert le Bistro en guise de contrepartie décontractée à son restaurant éponyme, mais la qualité des ingrédients – de la ferme à la fourchette – y est tout aussi exceptionnelle. Détendez-vous sur la plus belle terrasse en ville tout en dégustant une pizza, un burger, des pâtes ou une délicieuse salade.
Il devrait y avoir une statue à l’effigie d’Adhémar de Chaunac dans les terrasses du Niagara. De 1944 à 1961, il a été directeur de la recherche pour Brights Wines, dans le vignoble expérimental de l’entreprise, à Vineland, où il a étudié la viabilité des cépages européens de type vinifera tels que le chardonnay et le pinot noir, que personne ne croyait capables de survivre à un hiver canadien.
Après avoir prouvé que cela était possible, il a également introduit le vidal, le baco noir et d’autres cépages hybrides au Canada, ouvrant ainsi la voie pour les générations futures. Soutenus par un imposant escarpement, les plis rocheux des terrasses du Niagara descendent vers le lac Ontario, où ils sont constamment rafraîchis par des courants d’air et baignés de lumière. D’autres vignerons ont eux aussi vu le potentiel de cette région. En 1979, Hermann Weis, un viticulteur de la région de la Moselle, en Allemagne, a planté 100 acres de riesling, qui forment aujourd’hui le cœur du domaine Vineland Estates. Un an plus tôt, la famille Pennachetti avait planté du riesling et du chardonnay dans son vignoble Cave Spring de la terrasse Beamsville, ce qui a donné naissance à la maison Cave Spring.
Porte-étendard du domaine Vineland Estates depuis le tout premier millésime 1983, ce vin reste un classique pour ceux qui aiment le riesling acidulé avec une pointe de douceur. Avec ses notes de lime et de poire et sa teneur en alcool d’à peine 10 %, il est tout indiqué pour accompagner un déjeuner léger.
Premier rosé sérieux et sophistiqué de l’Ontario à l’époque, ce vin est encore aujourd’hui un véritable délice. Affichant une belle robe corail, il n’est pas trop sec en bouche et possède une étoffe agréable. Polyvalent à table et excellent en apéritif, le Ladybug Rosé livre de subtils arômes de cerise, de pomme rouge et de melon d’eau.
La boulangerie annexée au restaurant Pearl Morissette utilise des farines issues de céréales patrimoniales pour confectionner ses pains et pâtisseries d’exception. Vous pouvez y acheter des aliments fins, des soupes gastronomiques (comme celle aux topinambours et aux huîtres fumées), des sandwiches et des brioches, ou y déguster un déjeuner de style bistro.
Rendez-vous à la fruiterie et achetez tout ce dont vous avez besoin pour un pique-nique, ou laissez le personnel sympathique préparer un généreux sandwich à votre goût. Le marché compte deux boulangeries, dont une qui n’offre que des produits sans gluten.
C’est la terre qui a attiré les premiers visionnaires vinicoles dans ce comté : en effet, les sols minces, pauvres et graveleux reposant sur un substrat calcaire, comme en Bourgogne, étaient très prometteurs. Mais les cépages bourguignons pourraient-ils survivre aux rudes hivers canadiens? Oui, à condition toutefois que les vignes soient enterrées chaque automne, puis laborieusement déterrées à la main chaque printemps. C’est ce que des pionniers comme Ed Neuser (Waupoos Estates Winery) et Geoff Heinricks (Domaine La Reine, Keint-he) ont compris dans les années 1990... et les vignes ont survécu!
Aujourd’hui, on dénombre 36 vineries dans le comté de Prince Edward, qui, ensemble, ne possèdent que 800 acres de vignobles. Par conséquent, il pourrait être difficile de se procurer du vin produit à partir de vignes cultivées dans le comté. Vérifiez si l’étiquette porte la mention « VQA Comté de Prince Edward ». Cela en vaut la peine, car les meilleurs vins de la région sont d’une qualité époustouflante. Les rendements des vignobles sont naturellement faibles, ce qui intensifie les arômes, et les racines des vignes doivent puiser plus profondément dans le sol de calcaire pour s’alimenter, conférant ainsi toutes sortes de nuances minérales aux raisins. Il en résulte des chardonnays de calibre mondial, d’excellents pinots noirs et de fantastiques pinots gris, sans oublier de sublimes vins mousseux. Néanmoins, le vin n’est qu’une des nombreuses raisons de visiter ce comté. Avec ses chefs talentueux, 800 kilomètres de littoral, ses dunes de sable, et ses charmants petits villages, il n'est pas étonnant que le comté soit devenu une destination de choix.
Ce pinot noir classique du comté, produit par l’un des chefs de file de la région, présente des notes de cerise, de canneberge et de fleurs rehaussées d’un soupçon d’épices qui lui est imparti par l’élevage sous chêne français (10 % de fûts neufs). Seulement quelques bouteilles de ce vin tendu, éclatant et énergique seront comprises dans la livraison de VINTAGES du 10 septembre.
La maison Hinterland se spécialise dans les vins mousseux depuis 2007. Sec et acidulé, le Whitecap regorge de notes d’agrumes, de prune jaune et de pain de seigle. Sa mousse est plutôt fine pour un vin élaboré selon la méthode charmat. Un toast à l’avenir pétillant de l’Ontario!
Après avoir passé trois ans à Picton, la chef Leah Marshall Hannon a ouvert un bistro super convivial dans la région rurale de Waupoos. Misant sur des aliments locaux, sauvages et de saison, le menu change constamment, ce qui signifie que ses adeptes seront peut-être contraints d’attendre le retour du risotto au riz sauvage ou du tartare de bison. Pour le brunch, les œufs bénédictine servis sur de la bannique sont tout simplement exquis!
Ce charmant hôtel possède sa propre boulangerie (ainsi que sa boutique de produits gastronomiques dans le hall), où sont préparées les pizzas outrageusement délicieuses du chef Albert Ponzo. Vous pouvez aussi déguster des huîtres au Counter Bar. Il est également possible de dîner sur place afin de s’imprégner de la magie que le chef Ponzo peut créer avec les meilleurs produits du comté.
Rendez-vous dans le comté d’Essex par une chaude journée de début d’automne et vous comprendrez pourquoi c’est à cet endroit que l’industrie vinicole de l’Ontario a vu le jour. En 1866, un groupe de gentlemen du Kentucky a acheté 30 acres de terres humides sur l’île Pelée, y ont planté des vignes catawba provenant de l’Ohio et y ont construit le domaine Vin Villa. Leur succès a rapidement encouragé d’autres viticulteurs à suivre leurs pas. À la fin du siècle, 20 000 acres de vignobles et plus de 30 autres établissements vinicoles s’étendaient le long de la rive nord du lac Érié.
On pourrait penser que c’est la prohibition, introduite en Ontario en 1916, qui a ruiné l’industrie vinicole dans le comté d’Essex. En réalité, la quasi-totalité des premiers établissements vinicoles s’était depuis longtemps tournée vers le tabac, les tomates et d’autres cultures qui généraient beaucoup plus de profits. De nombreuses décennies se sont écoulées avant qu’on observe un regain d’intérêt envers le vin. En 1980, des hommes d’affaires italiens ayant des racines dans le Frioul ont constaté que les cépages de type vinifera commençaient à prospérer dans le Niagara et ont décidé de tenter leur chance. C'est ainsi que la maison Colio a vu le jour, et elle figure encore aujourd'hui parmi les plus importantes de la province. La même année, le vinificateur autrichien Walter Strehn a commencé à cultiver des vignes sur l’île Pelée, avant d’ouvrir une vinerie sur la terre ferme en 1984. Aujourd’hui, Wine Country Ontario recense 13 établissements vinicoles dans la région, réputés pour leurs cabernets mûrs et leurs assemblages rouges polyvalents qui tirent le meilleur parti du climat.
Le cabernet mûrit très bien aussi loin au sud, et vous pourrez certainement le goûter dans ce vin aux saveurs persistantes de petits fruits rouges, équilibrées par un soupçon de tanins fins et une acidité bien maîtrisée. Mi-corsé et fruité, ce cabernet fera des accords rafraîchissants avec les pâtés à la viande et les charcuteries.
Issu du domaine Colio, cet assemblage rouge sec et coulant regorge de notes de mûre et de prune rehaussées d’un soupçon de poivre vert. Idéal pour accompagner un hamburger ou des légumes grillés sur le barbecue. Agréable à boire et excellent rapport qualité-prix.
Todd Loop est un pêcheur commercial qui pêche le brochet et la perche dans le lac Érié. Vous pouvez déguster ses prises on ne peut plus fraîches accompagnées d’un aïoli aux câpres et à l’aneth au Jack’s Gastropub. L’endroit est doté d’une jolie véranda et propose une belle carte de bières et de vins locaux.
Les fruits et légumes de cette ferme familiale fondée il y a 45 ans sont vendus dans son marché, où l’on trouve aussi toutes sortes d’aliments frais de producteurs locaux. Profitez-en pour visiter la ferme ou pour suivre un cours de cuisine.